HJALMAR BERGMAN

Hjalmar Bergman (1883-1931), l’un des plus grands auteurs suédois de la première moitié du XXe siècle, est surtout connu comme romancier. On lui doit La Grand-mère et Notre Seigneur (1921), Les Markurell de Wadköping (1919) ou encore Le Clown Jack (1930), des chefs-d’œuvre de l’expressionnisme suédois. Menant une existence nomade, taraudé par le besoin d’argent, Bergman a beaucoup écrit et son héritage littéraire est considérable. Il a également fait des traductions, parmi lesquelles figurent Les Mille et une nuits – c’est dire si le genre de conte lui était familier ! Il faisait partie de la grande cohorte d’écrivains qui, à la fin du XIXe – début du XXe siècle, ont enrichi le patrimoine de leur pays de contes littéraires.

La dernière décennie du XIXe siècle vit apparaître en Suède une littérature pour enfants d’une étonnante richesse. Les contes de cette époque naissent à la confluence de deux phénomènes : d’une part, le conte traditionnel, et d’autre part, le conte « andersenien », dû au grand Danois, inventeur d’un hybride qui conserve la trame du conte populaire, ses péripéties, ses personnages et son merveilleux, tout en atténuant les conflits et en leur conférant un caractère plus ludique, plus léger.

Le genre connait alors une énorme popularité dû, entre autres, aux progrès de l’instruction : écoles, bibliothèques, cercles de lecture poussent comme des champignons. Plusieurs périodiques et collections voient le jour: Lutin de Noël (1891–1934), Flocon de neige (1890–1907), Parmi les lutins et les trolls (à partir de 1907), Bibliothèque de contes pour enfants (1899-1954), etc. Ils attirent des auteurs et des illustrateurs de tout premier ordre : Helena Nyblom (1843-1926), Anna Wahlenberg (1858-1933), Elsa Beskow (1874-1953). Hjalmar Bergman, lui aussi, y contribue activement.

Par la suite, ses contes feront partie d’anthologies ou seront regroupés dans des recueils : Contes (1916), Rosengull (1920), Nouveaux contes (1924), Contes et nouveaux contes (1931). Ces histoires, fortement teintées de néoromantisme de l’époque, se déroulent dans un univers merveilleux plus « apprivoisé », moins effrayant que celui du conte traditionnel. Ce ne sont plus les forces archaïques qui menacent les protagonistes, mais leurs propres tares et faiblesses, de sorte que l’âme humaine devient un champ de bataille, et les forces maléfiques, jadis incarnées par les trolls, les ogres et les méchantes sorcières n’ont plus de raison d’être. La vraie victoire, nous enseigne l’écrivain, est toujours celle qu’on remporte sur soi-même.

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Texte : Elena Balzamo

Le troll et le rayon de soleil

Tout le monde sait que les trolls vivent la nuit et dorment le jour : mais lorsqu’un rayon de soleil entre par mégarde dans la chambre du bébé troll, celui-ci, émerveillé, n’aura plus qu’une seule idée en tête : le retrouver !

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